Filière carnée : quelle stratégie face à la baisse de consommation ?Flexitariens, nouvelle cible pour les industriels de la viande !

Viandes - Poisson - Œufs Benchmarks et faits marquants Emotion et Gourmandise 17/12/2019

Poussés par les problématiques environnementales, de respect du bien-être animal, de santé ou de craintes sanitaires, les consommateurs réalisent des ajustements en matière de régime alimentaire.

Ainsi, les Français consomment moins de viande, une tendance constante depuis les années 1960 et particulièrement marquée depuis dix ans. Entre 2007 et 2016, la consommation de produits carnés a baissé de 12 %, selon l’étude « Consommation et modes de vie de 2018 », du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie). Avec pourtant plus de dix repas par semaine, la viande reste profondément inscrite dans les habitudes alimentaires hexagonales, mais elle se consomme à présent de façon différente.

Le flexitarisme s’impose donc progressivement comme un nouveau mode alimentaire, un mouvement éthique pour le bien-être mais également moins énergivore pour la planète.

Après les omnivores, les végétariens, les végétaliens et les vegans, on compte donc désormais également les flexitariens…

Positionnement ou communication, pour répondre à cette cible grandissante, les industriels de la viande développent différentes stratégies :

« Jouer le jeu » en intégrant des protéines végétales

A l’heure où le flexitarisme gagne en adeptes, certains industriels de la viande se penchent sur l’utilisation de protéines végétales. Si à l’origine leur intégration dans les préparations relevait davantage d’une volonté économique voire d’un souci de tendreté, aujourd’hui d’autres arguments marketing sont avancés pour séduire les consommateurs. Le Britannique Finnebrogue Artisan surfe très largement sur la vague du flexitarisme. L’entreprise a ainsi lancé une gamme de saucisses « viande + légumes » baptisée « #Funky Flexitarian  »

Investir d’autres univers : la viande comme  ingrédient ou condiment

Durant des années, la viande s’est positionnée comme l’ingrédient maître, le cœur de l’assiette, auquel venaient s’ajouter des légumes, féculents sauces ou condiments, en parfait accord avec la pièce carnée servant de support. Avec l’évolution des usages et la montée du flexitarisme, le produit carné accepte de passer au rang de l’accompagnement…

Si le rapport protéines animale / protéines végétales dans l’assiette des occidentaux est depuis des années de l’ordre de 70/30, il évolue aujourd’hui, sous l’influence notamment des discours diététiques. Alors que certains misent sur la disparition de la protéine animale au dîner, d’autres surfent sur des propositions originales pour la positionner comme un condiment

De la même manière, la tendance est aux légumes rôtis, confits, grillés, fumés… des saveurs et techniques initialement portées par l’univers de la viande…

Assumer pleinement son caractère zoophage

Après des siècles de « modèle carné », a-t-on encore le droit d’assumer de manger les animaux ? Pendant que l’humanité repue du nord de la planète se questionne sur le modèle carné en place, certains se jouent du match « vegans-viandards » qui bat encore son plein dans les médias !

Une tendance entrainant toujours sa contre-tendance, le concept russe Vegafob joue avec humour sur le récent fossé qui se creuse entre vegans et carnassiers en assumant, par son nom de marque, son caractère zoophage.

Source : Insolente Veggie

Casser les codes habituels et jouer sur l’humour

Un collectif suisse d’éleveurs ariégeois a créé une gamme de produits « Les Steakeurs », marque innovante et dynamique qui participe à rajeunir l’image de la viande en misant sur une communication humoristique. Les packagings mettent en avant les terroirs, au travers des montagnes ariégeoises, et l’usage, au travers de plus petites portions. Manger moins de viande, mais assumer son côté « steakeur »…

 

Parier sur la qualité et la montée en gamme

Signe fort de changement sociétal, à l’occasion du salon de l’Agriculture 2019, INTERBEV dévoilait sa campagne de communication collective de la filière Elevage et Viande portée par le slogan « Aimez la viande, mangez-en mieux » que vient soutenir la signature « Naturellement flexitariens. Flexitarien c’est se passer de rien ! ».

Une campagne portant les valeurs d’une démarche de progrès en faveur d’une alimentation responsable : des éleveurs aux consommateurs, nous pouvons tous avoir un impact positif sur le terroir comme sur notre santé, en mangeant la juste quantité d’une viande de qualité.

Une tendance de fond dans les pays occidentaux

Mieux vivre, mieux consommer, mieux manger. Ces préoccupations partagées par de nombreux Français ont donné naissance à un nouveau mode de vie actuel, le flexitarisme. Considéré comme l’omnivore du 21ème siècle, un consommateur éclairé qui mange aussi bien des aliments d’origine animale que d’origine végétale et avec lequel il va falloir compter pour s’adapter dans une optique d’un développement durable… qui dure !

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