Emballages alimentaires : le mouvement anti-plastique est en marche.

Ethique et Responsable Packaging Qualité - Réglementation - production 17/07/2018

Alors que l’opinion publique est de plus en plus alertée par la problématique de la pollution plastique dans les océans, distributeurs, grandes chaînes de restauration et industriels anticipent une évolution des réglementations. La chasse au plastique est lancée et constitue une réelle opportunité de différenciation pour les marques…

« Personnaliser son hydratation selon ses besoins »

En 2018, PespiCo a lancé une nouvelle marque, Drinkfinity, vendue en e-commerce aux Etats-Unis et en Europe.

« Drinkfinity est né d’un besoin accru de choix, de personnalisation et d’un mode de vie durable », déclare l’entreprise.

Déjà testée au Brésil en 2014, ce système de boissons personnalisées se présente sous la forme de dosettes de plastique recyclables qui sont à insérer sur une bouteille réutilisable spéciale, d’une contenance de 20 onces (590 ml) passant au lave-vaisselle. De la « boisson » caféinée du matin au breuvage relaxant en soirée, le même récipient peut être utilisé.

 

« Peel, pop and shake » : Drinkfinity se personnalise par le choix d’un « pod » qui renferme les ingrédients fonctionnels et aromatiques.

Dans chaque dosette, les ingrédients mi-secs / mi-liquides sont scellés dans des chambres séparées jusqu’à ce que la boisson soit mélangée avec de l’eau froide dans le récipient.

Packaging et réduction du plastique drinkfinity utilisation

Le produit répond clairement ainsi à trois attentes clés des Millenials, à savoir l’expérience, la santé, le développement durable

 

Packaging et réduction du plastique drinkfinityUne expérience pour chaque moment de la journée :

 

Les pods sont divisées en quatre catégories, pour cibler les différents moments et occasions de la journée.

  • Les capsules « Charge » contiennent de l’extrait de café vert et la même quantité de caféine qu’une tasse de café.
  • Les capsules « Flow » contiennent des vitamines C et E.
  • Les capsules « Renew » contiennent une combinaison d’électrolytes.
  • Les capsules « Chill » contiennent des extraits de plantes.

Chaque type offre une variété de saveurs, comme gingembre, grenade, fleur de sureau, eau de noix de coco, pastèque, acai, chia… Le tout sans édulcorant et arôme artificiel, pour une valeur énergétique de 30 à 80 calories dans la boisson finie.

 

Un engagement écologique :

 

Selon PepsiCo, les capsules consomment 65% de plastique en moins par rapport à une consommation en bouteille. Sans compter le gain en matière de logistique… Enfin, l’entreprise revendique une production cherchant à minimiser l’empreinte environnementale via l’utilisation de technologies telles que les panneaux solaires et le gaz naturel dans son usine de fabrication.

 

Un engagement citoyen :

 

Les dosettes Drinkfinity sont vendues en paquets de quatre, au prix de 5 $ à 6,50 $, sachant que cette années, pour chaque achat aux États-Unis, Drinkfinity versera 1 dollar à water.org, jusqu’à concurrence de 100 000 dollars.

 

Les nouvelles générations sont particulièrement demandeuses en matière d’emballages écoresponsables.

« Si on ne fait rien, en 2050, il y aura davantage de plastiques dans les océans que de poissons », annonçait la Commission européenne en janvier dernier.

Bien que le mouvement antiplastique ne soit pas nouveau, les préoccupations vis-à-vis de la pollution due à ce matériau deviennent grandissantes. Selon une étude de la revue américaine Science, huit millions de tonnes de débris plastiques sont déversées tous les ans dans les mers et océans, l’équivalent de 250 kilos par seconde. Et parmi les déchets en plastique que l’on retrouve le plus comme agent de pollution, il y a les pailles, les couverts, les assiettes, les cotons tiges, les touillettes ou les tiges pour ballons de baudruche.

Preuve que l’opinion publique s’inquiète, les items de recherche sur le sujet ont augmenté de 23% en 2017.

Face à cette réelle problématique, les sénateurs viennent d’adopter un amendement au projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation prévoyant « d’interdire en 2020 la mise à disposition de pailles en plastiques ou de cotons tiges ».

 

Les acteurs de l’alimentation -distributeurs, grandes chaînes de restauration et industriels- vent debout face à la problématique du plastique.

Dans un tel contexte, les différents acteurs peuvent tirer profit de cette tendance lourde et y voir de nouvelles opportunités de croissance, notamment auprès des Millenials et de la Génération Z, particulièrement soucieux de l’environnement.

Côté restauration, Mc Donald’s teste depuis le lundi 18 juin des alternatives aux pailles plastiques auprès de certains de ses clients, avec la volonté, à terme, de supprimer leur utilisation dans l’ensemble de ses restaurants.

Côté distribution, les enseignes rejoignent le mouvement.

  • La chaîne Franprix a annoncé qu’après le 1er janvier 2019, il ne sera plus possible d’acheter des pailles dans ses supermarchés.
  • Lidl est engagé dans la réduction de 20 % du plastique de ses emballages et souhaite proposer 100 % d’emballages recyclables sur ses produits à marque propre d’ici 2025. Engagée dans le projet « Mettez-vous au vert ! », chaque magasin de l’enseigne dispose d’un système de tri sélectif pour l’ensemble de ses déchets ainsi que de compactage de carton pour réduire les volumes transportés et valoriser ses déchets.
  • Packaging et réduction du plastique Intermarché.jpgIntermarché vient de supprimer le plastique de ses cotons tiges. En effet, les produits de sa marque propre Labell ont maintenant une tige en papier issu de forêts certifiées FSC.
  • Dans un de ses magasins bio, EkoPlaza à Amsterdam a créé une allée sans plastique comprenant 700 produits conditionnés dans des emballages en carton, en verre, en métal ou en bioplastiques biodégradables et compostables.
  • Marks & Spencer a annoncé que, dans les 50 pays où l’enseigne est présente, 100 % de ses packagings à marque M&S seraient recyclables d’ici 2022 et qu’une majeure partie de plastique recyclé y serait incorporée.

Côté industrielsles initiatives se multiplient également :

Après les efforts réalisés par les opérateurs dans le domaine des boissons (eaux en particulier), ce sont aujourd’hui tous les segments qui sont engagés dans la réflexion. Ainsi, avec une croissance annuelle de 6 %, l’emballage en carton connaît un renouveau dans l’industrie agroalimentaire, pareillement pour le verre. De même, les emballages biosourcés font l’objet de nombreux travaux visant notamment à réduire le prix.

Et si vous craignez de boire votre Candy’Up à même la briquette, pas d’inquiétude, Tetra Pak annonce vouloir lancer une paille en papier adaptée pour les emballages carton en portion avant la fin de l’année…

Restez informé.e en vous inscrivant à la newsletter