Consomm-acteurs : les entreprises qui mettent le bien-être animal au cœur de leur projet d’innovation.

Communication - Marketing Ethique et Responsable Viandes - Poisson - Œufs 11/12/2017

Biodiversité, sauvegarde des espèces menacées, bien-être animal… Les exigences des consommateurs vont en faveur des produits « animal friendly »… Entre 2011 et 2017, les innovations positionnées « éthique – animal » ont été multipliées par 4 en Europe. Point sur ces innovations qui axent leur communication sur l’éthique.

Dans un contexte de baisse structurelle de la consommation de produits d’origine animale, les industriels doivent composer avec de nouvelles attentes sociétales. Et, dans ce cadre, le sujet du bien-être animal est définitivement un sujet qui monte. Une conséquence des scandales médiatiques qui se sont multipliés au cours des deux dernières années.

 

Fin 2016, la norme internationale ISO TS 34700 a été publiée. Ce texte reprend les différents chapitres sur le bien-être animal de l’OIE (Organisation mondiale pour la santé animale) et concerne les bovins à viande, les bovins laitiers et les poulets de chair.

Et, sur un marché fortement concurrentiel, cet argument pourrait être un moyen de se différencier, notamment à l’export…

 

Point sur ces entreprises qui font du bien-être animal le cœur de leur projet…

Face à la multiplication des produits positionnés sur cette promesse, sur quels arguments peuvent s’appuyer les industriels pour se différencier ? Quelques exemples…

 

La stabulation libre chez Bonvalle.


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Bonvalle (société Lüthi and Portmann) commercialise en Suisse des boulettes de viande de bœuf, origine Suisse. Ce produit présente la particularité de mettre en avant le bien-être animal front of pack.

On peut y lire en 3 langues que les animaux sont élevés dans des systèmes de stabulation à part, plus respectueux des animaux.

 

 

 

Sauver les poules chez Poulehouse.


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Lancée cette année, la start-up Poulehouse s’est fixée l’objectif de faire produire des œufs sans que les poules en baisse de régime ne soient envoyées par la suite à l’abattoir.

 

La jeune pousse devrait être capable de produire 2,6 millions par an, certes une quantité infime par rapport aux 15 milliards d’œufs produits chaque année en France mais qui a le mérite de générer du buzz autour d’une problématique que beaucoup de consommateurs ignorent.

Baptisé « l’œuf qui ne tue pas la poule« , le produit a fait son apparition depuis début septembre au sein de l’enseigne Biocoop, suite à des tests consommateurs concluants menés en magasins.

L’objectif des start-upers est à terme de créer un label « sans souffrance animale » en maitrisant toute la chaine de production. Mais il faudra avant tout convaincre les éleveurs de garder les poules chez eux car Poulehouse ne pourra s’agrandir éternellement pour accueillir des milliers de têtes supplémantaires.

Encore bien des questions demeurent quant à la pérennité du projet… Mais suite au scandale sanitaire du Fipronil l’été dernier, la start-up en a tiré bénéfice puisque les éleveurs associés à Poulehouse n’utilisent aucun pesticide (seulement de la terre de diatomée).

 

Un argument marketing de plus en plus exploité par les industriels.

 

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De plus en plus, les industriels mettent en avant des arguments éthiques pour regagner la confiance des consommateurs. Les positionnements marketing relatifs au bien-être animal ont ainsi explosé en quelques années.

 

 

 

En Europe, le nombre de produits lancés sur ce claim a quadruplé entre 2011 et 2017, passant de 650 produits lancés en 2011 à plus de 2400 en 2017 selon Mintel (base de données mondiale de l’innovation).

Si le Royaume-Uni reste leader sur ce positionnement, les industriels allemands et français s’en préoccupent de manière exponentielle.

 

Une réponse aux attentes consommateurs.

Cet argument fait d’ailleurs partie des raisons qu’invoquent les consommateurs pour justifier le virage flexitarien. Selon une étude récente de Mintel réalisée auprès des consommateurs britanniques, le bien-être animal fait partie des 3 principales raisons qui justifient ce changement dans leurs habitudes de consommation (24% des personnes interrogées).

Quant aux Français, plus des deux tiers d’entre eux se déclarent également préoccupés par le sujet : « le bien-être animal est un sujet qui préoccupe 68 % des Français dans leurs choix d’achat » selon une l’étude Ethicity – GreenFlex 2016.

bien-être animal attentes consommateurs

 

 

 

Quelle définition donnent les Français à la notion de bien-être animal ? Statista révèle qu’en 2015, près de 20 % des sondés considéraient que le bien-être animal allait au-delà du respect des animaux et, pour plus de 10% d’entre eux, qu’il contribuait à une meilleure qualité des produits animaux.

 

 

bien-être animal prix à payer

 

 

 

 

Les Français seraient-ils prêts à payer un prix supplémentaire pour des produits provenant d’exploitations respectueuses du bien-être animal ? La réponse est oui pour les deux tiers d’entre eux mais Statista relève tout de même que près de 30 % des sondés ne se déclarent pas prêts à dépenser plus d’argent dans le but de soutenir les exploitations respectueuses du bien-être animal.

 

 

 

Combien de producteurs se laisseront convaincre ? Quel différentiel de prix pourra être accepté, en France notamment ? Quels arguments marketing feront la différence ? A suivre…

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